‘Dernier billet de l’année scolaire. A partir de demain, c’est relâche, jusqu’à la fin août. Pas question de bâcler cette oeuvre ultime : elle doit être le bouquet final, un feu d’artifice.
Un billet réussi suppose un bon thème et une bonne chute. Rien de plus simple. Le thème, aujourd’hui, est tout trouvé : le projet des chemins de fer russes de rebaptiser la gare de Leningrad, à Moscou, en ‘gare Nicolas’. Pour rendre hommage à un chef d’Etat étranger, la compagnie aurait pu penser à une ‘gare Barack’ ou à une ‘gare Angela’. Mais non, elle a spontanément choisi ‘Nicolas’. Jamais en France nous ne l’aurions osé. Il y a des limites au culte de la personnalité. Même les sarkozystes les plus déchaînés de l’UMP auraient hésité à transformer la gare Saint-Lazare en gare Saint-Nicolas. Renseignements pris, les Russes veulent rendre au tsar Nicolas Ier (1796-1855) la gare de Leningrad qui portait originellement son nom.
Voilà pour le thème. Et la chute ? me direz-vous. Plus de place, malheureusement, pour la chute. Il ne me reste que trois lignes, chers lecteurs, pour vous préciser, à la demande de la direction du journal, qu’un billet n’est pas exigé pour lire Le Monde sur la plage.’