Monday, 29 de April de 2024 ISSN 1519-7670 - Ano 24 - nº 1285

Robert Solé

‘Comment se faire entendre dans le grand bourdonnement médiatique ? Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche, a trouvé le truc : hausser la voix. ‘Je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas ! Celui de notre temps, de notre époque…’, lançait-il le 21 novembre dans une grande envolée.

Après le parler vrai, voici donc le parler fort. Mais, pour retenir l’attention, passer du gazouillis à l’aboiement, il ne suffit pas d’augmenter le niveau sonore : c’est la nature même du discours qui doit changer. En ce moment, la cible préférée du nouveau pitbull de la politique est Dominique Strauss-Kahn. Le tribun de gauche accuse le ‘socialiste de droite’ de ‘serrer le kiki à toute l’Europe’. Il y a encore dans ‘kiki’ quelque chose d’enfantin, une fraîcheur qui fait sourire. Demain, le langage sera sans doute plus viril, car l’escalade continue. Le 19 novembre, sur i>Télé, Jean-Luc Mélenchon estimait qu’une candidature de DSK serait ‘une bêtise’. Le 2 décembre, à France Inter, il a parlé de ‘cet imbécile de Strauss-Kahn’. Fini les petites phrases, on passe aux gros mots. Et ça paye. Tout le monde se fait avoir : Mélenchon est cité partout, même dans les billets les plus subtils.’