Saturday, 27 de April de 2024 ISSN 1519-7670 - Ano 24 - nº 1285

Robert Solé

‘SAMEDI MATIN. Calme plat sur le front scolaire. Pas le moindre incident n’a été signalé depuis douze heures.

Aucun élève, un peu énervé, n’a planté un canif dans le dos de son professeur. Aucun groupe de jeunes n’a fait irruption dans un lycée, avec des marteaux et des barres de fer. Aucun autre, venu régler des comptes à des adversaires, n’a roué de coups le principal qui tentait de s’interposer. Aucun adolescent n’a tiré à la carabine, pour s’amuser, sur des mères qui conduisaient leurs enfants à l’école maternelle…

Non, aucun incident à déplorer. Rien qui justifie l’ouverture d’une information judiciaire, pour intrusion, rébellion, indiscipline, impolitesse, manque de courtoisie ou gaminerie.

Mais nous sommes samedi matin, et beaucoup d’écoles doivent être fermées. Les adolescents susceptibles d’exprimer leur malaise dorment à poings fermés. On les comprend. Traîner dehors une partie de la soirée en s’adonnant à des trafics divers n’est pas de tout repos. Ingurgiter ensuite un ou deux films virils ou surfer sur Internet jusqu’à 3 heures du matin est épuisant. Laissons passer le week-end. Les incivilités – regrettables, mais compréhensibles – reprendront certainement lundi.’