Friday, 10 de May de 2024 ISSN 1519-7670 - Ano 24 - nº 1287

Robert Solé

‘Gros suspense à l’Unesco. On saura dans quelques jours quelles traditions ou pratiques sociales, menacées par la mondialisation, seront inscrites sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Parmi les 47 candidatures présentées figurent le flamenco espagnol, le tapis azerbaïdjanais, la technique des cloisons étanches des jonques chinoises et la lutte à l’huile turque. La France, quant à elle, plaide pour la dentelle au point d’Alençon, le compagnonnage et ‘le repas gastronomique français’. Ce dernier n’a pas besoin d’être présenté. Et nul n’ignore les menaces qui pèsent sur son existence. Si l’apéro se défend encore, on ne peut en dire de même des amuse-bouche, du trou normand, des mignardises et du pousse-café.

Nous n’avons rien contre la tradition du compagnonnage, et encore moins contre la dentelle au point d’Alençon. Mais la France ne devrait-elle pas défendre plutôt, comme la prunelle de ses yeux, des inventions récentes, sans équivalent dans le monde, qui fascinent le reste de l’univers et risquent d’être honteusement piratées ? Si quelque chose doit être inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité, c’est bien le remaniement gouvernemental à la française.’